1er FEVRIER 2001. - Arrêté ministériel portant ratification des programmes et directives pour la formation permanente des magistrats en 2001., de 2 mars 2001

Article 1. Les programmes et directives pour la formation continue des magistrats relatifs à l'année 2001 visés à l'article 259bis-9, § 2, du Code judiciaire, préparés par la commission de nomination et de désignation réunie et approuvés le 28 juin 2000 par l'assemblée générale du Conseil supérieur de la Justice, qui sont annexés au présent arrêté, sont ratifiés.

Art. 2. Le présent arrêté entre en vigueur le jour de sa publication au Moniteur belge.

Bruxelles, le 1er février 2001.

Le Ministre de la Justice,

M. VERWILGHEN

ANNEXE.

Art. N. Directives et programmes pour la formation continue des magistrats relatifs à l'année 2001 (Préparés par la Commission de Nomination et de Désignation réunie lors de sa réunion du 27 juin 2000. - Approuvés par le Conseil supérieur de la Justice lors de son assemblée générale du 28 juin 2000).

(Pour des raisons techniques, cette annexe a été subdivisé en articles fictifs 1N - 4N).

Art. 1N. PREAMBULE DIRECTIVES

Conformément à l'article 259bis-9 du Code judiciaire, les directives et les programmes pour la formation continue des magistrats sont approuvés par l'assemblée générale du Conseil supérieur de la Justice et ratifiés par le Ministre de la Justice.

Dans le préambule de ce premier programme approuvé par le Conseil supérieur, sont formulées un certain nombre de directives à observer par rapport à l'organisation des formations des magistrats et des stagiaires judiciaires.

Tout comme les années précédentes, l'élaboration du programme de formation a été précédée d'une large consultation du milieu judiciaire. Il va de soi que les formations proposées répondent à de réels besoins.

Art. 2N. LIGNES DIRECTRICES

La formation est un droit et un devoir pour les magistrats

Une magistrature de qualité, compétente et performante, implique une formation de qualité.

La formation est un droit.

L'obstacle le plus souvent dénoncé à la participation effective des magistrats aux programmes de formation tient à une disponibilité insuffisante eu égard à leur charge de travail.

Si la décentralisation de certaines formations constitue une réponse partielle à ce problème, il reste qu'un véritable droit à la formation doit être reconnu à chacun, sans que cela doive perturber l'organisation du service, ce qui implique :

- qu'un temps minimum puisse être dégagé en vue de la formation et que soit consacré, le cas échéant par la loi, le droit de tout magistrat à un crédit formation de cinq jours ouvrables par semestre. A cet égard, il y a lieu de signaler que certains chefs de corps ont déjà pris des initiatives de nature à libérer les magistrats de leur juridiction afin de leur permettre de participer à des formations qui les concernent directement. Il faudrait encourager ces exemples.

- que le remplacement du magistrat puisse être assuré pendant le temps de sa formation, sans augmenter la charge de travail de ses collègues, ce qui pose problème notamment dans les " petites " juridictions. Pour remplir cet objectif, le cadre de chaque juridiction doit être suffisamment adapté, voire élargi, ce qui est préférable à un recours systématique aux magistrats suppléants.

Le chef de corps assure une position centrale dans la gestion des formations suivies par les magistrats de sa juridiction.

La formation est un devoir

La prolifération de législations nouvelles et souvent complexes, la multiplication des sources d'information juridique, la spécialisation accrue des avocats, l'internationalisation du droit et l'émergence de nouvelles techniques rendent nécessaires une mise à jour permanente des connaissances et des pratiques des magistrats en vue d'améliorer la qualité du service public de la justice, notamment par une sécurité juridique accrue.

Le souci de mise à jour de ses connaissance et la volonté de perfectionnement dans les matières pratiquées seront pris en compte lors de l'évaluation des magistrats, tout en ayant égard aux possibilités effectives qui leur seront offertes par rapport à leurs conditions concrètes de travail.

La formation professionnelle des magistrats n'est pas un enseignement académique

Une remarquable majorité de magistrats réclame une formation professionnelle orientée vers la pratique.

A côté des colloques, séminaires et journées d'étude traditionnellement organisés par les universités, il importe de pouvoir rencontrer le besoin spécifique de formation des magistrats par le recours à des formateurs choisis parmi des praticiens et selon des formules pédagogiques orientées vers la réflexion critique et la mise en oeuvre concrète (ateliers, échanges d'expériences professionnelles, etc.).

La mise en place d'une structure autonome permettrait d'organiser professionnellement la formation des magistrats.

Ses tâches seront d'assurer :

- l'organisation des divers modes de formation, en collaboration avec les universités, les barreaux, les autres écoles et centres de formation judiciaire au niveau européen;

- la diffusion des informations relatives aux formations existantes;

- la corrélation entre la demande et l'offre de formation.

Art. 3N. MISE EN OEUVRE PRATIQUE

Au regard des expériences acquises depuis 1996, le Conseil supérieur de la Justice formule les recommandations suivantes en vue de l'amélioration de l'organisation pratique des séances par le service de formation du Ministère de la Justice.

La désignation de magistrats pour l'exécution des programmes de formation

Dans le cadre de la préparation du présent programme et de celui du stage judiciaire, il s'est révélé, à plusieurs reprises, que le suivi permanent du contenu des formations des magistrats laissait à désirer.

Dans un certain nombre de cas, des redondances patentes et des répétitions dans les formations se sont manifestées, qu'il conviendra d'éviter à l'avenir. Une préparation poussée des conférenciers par des magistrats chargés des programmes de formations serait une réelle contribution à cette fin. A cet égard, il faudra encourager la présentation en équipe des formations dispensées, ce qui dynamise la session de formation et encourage l'approche critique. Il sera utile également d'insister auprès des chefs de corps pour qu'ils donnent aux formateurs concernés la possibilité de disposer d'un temps raisonnable pour préparer leurs interventions. Ce dernier point est à mettre en relation avec le souhait émis plus haut d'assurer un droit effectif à la formation.

Une approche pragmatique doit être privilégiée. D'un point de vue pédagogique, trop de formations sont encore organisées sur le modèle académique (exposé, questions-réponses). Il faudra inciter les formateurs à axer leurs interventions sur les implications actuelles et concrètes de la matière et à illustrer leurs propos d'exemples pratiques et d'exercices collectifs ou individuels.

L'évaluation, tant des formateurs que du contenu des formations, peut également être améliorée (avis individuels des participants, rapports collectifs). D'autre part, il apparaît indispensable de procéder à une évaluation globale de l'ensemble des formations offertes aux magistrats, évaluation inexistante actuellement.

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