Arrêt nº 13413 de Conseil du Contentieux des Etrangers - Ve Chambre, 30 juin 2008

ConférencierM.Wilmotte
Date de Résolution30 juin 2008
SourceConseil du Contentieux des Etrangers - Ve Chambre
PaysAngolaise

CONSEIL DU CONTENTIEUX DES ETRANGERS

ARRÊT

n° 13.413 du 30 juin 2008

dans l’affaire X / Ve chambre

En cause : X

le Commissaire général aux réfugiés et aux apatrides.

LE PRESIDENT DE LA Ve CHAMBRE,

Vu la requête introduite le 21 mars 2008 par Monsieur X, qui déclare être de nationalité angolaise, contre la décision (X) du Commissaire général aux réfugiés et aux apatrides, prise le 4 mars 2008;

Vu l’article 51/4 de la loi du 15 décembre 1980 sur l’accès au territoire, le séjour, l’établissement et l’éloignement des étrangers;

Vu le dossier administratif;

Vu la note d’observation;

Vu l’ordonnance du 14 mai 2008 convoquant les parties à l’audience du 13 juin 2008;

Entendu, en son rapport, M. WILMOTTE, président de chambre;

Entendu, en leursobservations, la partie requérante représentéepar Me H.-P.R. MUKENDI KABONGO KOKOLO, avocat, et Mme N. MALOTEAUX, attaché, qui comparaît pour la partie défenderesse;

APRES EN AVOIR DELIBERE, REND L’ARRÊT SUIVANT:

  1. La décision attaquée

    Le recours est dirigé contre une décision de refus du statut de réfugié et de refus du statut de protection subsidiaire,prise par le Commissaire général aux réfugiés et aux apatrides, qui est motivée comme suit:

    A. Faits invoqués

    Selon vos dernières déclarations, vous êtes de nationalité angolaise, d’appartenance ethnique bakongo et de religion protestante. Vous êtes membre de l’UNITA (Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l'Angola) et électricien du même parti depuis 1993.

    Le 24 février 2005, vous quittez l’Angola, par voie aérienne; vous arrivez au Portugal dès le lendemain. Le 25 mai 2005, vous quittez le Portugal; vous arrivez en Belgique le lendemain. Vous introduisez votre première demande d’asile à l’Office des étrangers le 31 mai 2005, celle-ci est déclarée irrecevable car non fondée et la décision vous est notifiée, le 21 juin 2005. Vous introduisez ensuite un recours urgent auprès du Commissariat général qui vous notifie le 3 octobre 2005, une confirmation du refus de séjour. Vous introduisez alors un recours en annulation et suspension au Conseil d'Etat; le 5 avril 2007, cette instance conclut au rejet de votre recours en annulation et suspension.

    Le 4 janvier 2008, vous introduisez une seconde demande d'asile sur base de nouveaux documents. La nuit du 29 octobre 2007, votre frère "M" est assassiné à son domicile par quatre policiers "anti-muti". Ces derniers le tu (sic) car "M" refuse de leur dire où vous êtes. Le 17 décembre 2007, votre ami "J-P" arrive en Belgique, il vous amène vos deux enfants restés en Angola. "J-P" vous apprend également que deux de vos amis, "B" et "K", qui étaient partis se réfugier en Namibie, en 2005, pour les mêmes raisons que vous, sont rentrés en Angola et ont été arrêtés, le 15 juillet 2007.

    B. Motivation

    Force est de constater, d'une part, qu’il ressort des informations à la disposition du Commissariat général et dont une copie est jointe au dossier administratif, que pour les membres de l’UNITA et leurs proches, le climat politique a fondamentalement changé en Angola depuis la mort de Jonas Savimbi.

    En effet, la guerre civile en Angola a pris fin officiellement le 4 avril 2002, avec la signature d’un Memorandum of Understanding entre l’UNITA et les autorités angolaises. Immédiatement après la signature de cet accord de cessez-le-feu, le rassemblement des rebelles de l’UNITA a commencé, aux fins de leur désarmement ou de leur intégration dans l’armée gouvernementale. De mouvement rebelle armé, l’UNITA s’est transformée en parti politique légal et reconnu par le gouvernement.

    En outre, une amnistie a été proclamée le 2 avril 2002 pour les (anciens) rebelles de l’UNITA, tant de l’aile politique que militaire. Vous en auriez d’ailleurs vous-même bénéficié. Jusqu’à présent, le CGRA n’a pas connaissance de cas où cette amnistie aurait été refusée à un ancien rebelle de l’UNITA. Les informations dont dispose le CGRA (voir copies jointes au dossier administratif) ne contiennent pas d’indications sérieuses laissant penser que des membres ou sympathisants, effectifs ou présumés, de l’UNITA ou du parti légal qui lui a succédé éprouveraient une crainte fondée de persécution au sens de la Convention de Genève, sans pour autant nier l’existence d’obstacles à la réinsertion sociale des rebelles démobilisés.

    Pour être complet, précisons encore qu’il ressort des informations dont dispose le CGRA que l’on constate qu’il y a peu de tensions entre les anciens combattants et partisans de l’UNITA et les combattants et partisans du MPLA. Après trente ans de guerre civile, les deux partis s’efforcent d'aboutir à une réconciliation, ce qui n’exclut pas que la présence de membres de l’UNITA, par exemple pour créer une bureau local du parti, ne puisse déclencher dans certaines communautés ayant particulièrement souffert de la guerre des réactions de méfiance, voire des violences, comme en attestent les informations dont dispose le CGRA. Il s’agit toutefois d’incidents isolés, à la suite desquels les autorités offrent une protection aux personnes concernées ou mènent une enquête. L’UNITA et le MPLA s’efforcent en outre d’agir de concert contre ces incidents. Les informations les plus récentes ne font par ailleurs plus état de tels incidents.

    Force est de constater, d'autre part, que des imprécisions...

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