Arrêt nº 55377 de Conseil du Contentieux des Etrangers - Ie Chambre, 31 janvier 2011

ConférencierS. Parent
Date de Résolution31 janvier 2011
SourceConseil du Contentieux des Etrangers - Ie Chambre
PaysAlgérienne

n° 55 377 du 31 janvier 2011

dans l’affaire x / I

En cause:

x

Ayant élu domicile:

x

contre:

le Commissaire général aux réfugiés et aux apatrides

LE PRESIDENT F. F. DE LA Ie CHAMBRE,

Vu la requête introduite le 19novembre2010 par x, qui déclarent être de nationalité algérienne, contre les décisions de l’adjoint du Commissaire général aux réfugiés et aux apatrides, prises le 19octobre2010.

Vu l’article 51/4 de la loi du 15 décembre 1980 sur l’accès au territoire, le séjour, l’établissement et l’éloignement des étrangers.

Vu le dossier administratif et la note d’observation.

Vu l’ordonnance du 23 décembre 2010 convoquant les parties à l’audience du 31 janvier 2011.

Entendu, en son rapport, S. PARENT, juge au contentieux des étrangers.

Entendu, en leurs observations, la partie requérante assistée par Me V. HENRION loco Me J.-F. HAYEZ, avocats, et S. GOSSERIES, attachée, qui comparaît pour la partie défenderesse.

APRES EN AVOIR DELIBERE, REND L’ARRET SUIVANT:

  1. L’acte attaqué

    Le recours est dirigé contre deux décisionx de refus du statut de réfugié et de refus du statut de protection subsidiaire, prises par l’adjoint du Commissaire général aux réfugiés et aux apatrides, qui sont motivées comme suit:

    Monsieur M. A. Z.

    A. Faits invoqués

    Selon vos déclarations, vous seriez de nationalité algérienne et originaire de la wilaya d’Oran.

    Le 24 novembre 2009, vous avez introduit une première demande d’asile en Belgique.

    Le 27 janvier 2010, le Commissariat général a rendu une décision de refus du statut de réfugié et de refus du statut de protection subsidiaire concernant votre demande d'asile, décision confirmée par le Conseil du Contentieux des étrangers dans son arrêt du 20 mai 2010. Le 2 août 2010, vous avez introduit une deuxième demande d’asile.

    Vous fondez la présente requête sur la réception de deux convocations et de plusieurs lettres de menaces émanant d’Algérie.

    B. Motivation

    Force est cependant de constater que vous n'êtes pas parvenu à établir de façon crédible qu'il existe, en ce qui vous concerne, de sérieuses indications de crainte fondée de persécution au sens de la Convention de Genève du 28 juillet 1951 ou un risque réel de subir les atteintes graves visées dans la définition de la protection subsidiaire.

    En effet, il convient tout d'abord de souligner que les deux convocations provenant de la Direction générale de la Sûreté nationale ne sont pas pertinentes. De fait, la première convocation (datée du 7 avril 2010) est en partie incomplète, car ni l’adresse du bureau (auquel vous devriez vous rendre), ni le jour ni l’heure à laquelle vous devriez vous y présenter n’y sont indiqués. En outre, alors que vous déclarez avoir reçu cette convocation afin de témoigner contre votre voisin Mohamed Chaoui (cf. p. 3 du rapport d’audition au Commissariat général), sur le document, c’est la case "autre" qui est cochée et non pas la case "témoin". Interrogé sur ce point (cf. p. 4 idem), vous avez prétexté que vous étiez convoqué peut-être pour témoigner ou pour être jeté en prison parce que vous aviez pris la fuite, refusant de comparaître devant le tribunal pour témoigner. Concernant la convocation du 4 juillet 2010, soulignons que le numéro de dossier – mentionné à deux reprises sur le document – n’est pas identique (tantôt 181, tantôt 106).

    Par ailleurs, il nous paraît assez étrange que les autorités ne vous aient convoqué qu’en avril 2010, alors que votre voisin Mohamed Chaoui aurait été arrêté en octobre 2009 (cf. p. 7 du rapport d’audition au Commissariat général).

    D’autre part, nous pouvons émettre de sérieux doutes quant à l’authenticité des lettres de menaces que vous avez versées au dossier, dans la mesure où l’en-tête de chaque lettre est différent des autres. Ainsi, la lettre du mois de mai 2010 vous aurait été envoyée par le "le Front, le Salut", celle du mois de juin 2010 est dépourvue d’en-tête, celle du mois de juillet 2010 aurait été envoyée par "le Front du Salut Etat Islamique", celle du mois d’août 2010, émanerait du groupe "le Front, le Salut, l’Armée", et celle du mois de septembre 2010 vous aurait été adressée par "le Front le Salut, l’Etat l’Islamique, l’honorable". En outre, ces lettres sont dépourvues de cachet et contiennent de nombreuses fautes orthographiques et grammaticales.

    Aucun crédit ne peut, dès lors, être accordé à ces documents, ni par conséquent, à votre crainte qui en découlerait.

    Par ailleurs, il nous semble étonnant que les terroristes vous envoient une lettre par mois, alors que dans leur lettre du mois de mai 2010 déjà, ils avaient stipulé que le Front du Salut avait pris sa "dernière décision" vous concernant, à savoir l’exécution de la peine de mort. Il nous paraît également invraisemblable que les terroristes utilisent des dates correspondant au calendrier grégorien au lieu du calendrier hégirien, et que leurs lettres soient dépourvues de versets coraniques.

    ...

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